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Témoignage : Isabelle : auxiliaire de vie de nuit

Isabelle est auxiliaire de vie sociale. Elle fait partie de l’équipe de la Garde Itinérante de Nuit. Elle nous parle de son métier.

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La Garde Itinérante de Nuit a été créée en 2001. Le service a beaucoup évolué depuis ses débuts. Au départ, il n’y avait qu’une intervenante par nuit. Aujourd’hui nous sommes trois auxiliaires à nous relayer chaque soir.

Moi je fais principalement ce qu’on appelle des grandes nuits. J’interviens entre 21h et 6h30. Chaque nuit, j’ai deux autres collègues qui interviennent de 19h à 2h.

Notre périmètre couvre Angers et les communes de la première couronne. Soit 60 à 100 km parcourus chaque nuit.

Les usagers peuvent faire appel à la Garde Itinérante de Nuit pour des passages programmés. En moyenne, j’en assure 12 à 13 par nuit. Les interventions sont assez courtes, d’une durée de 30 minutes. Cela nous permet d’être disponibles pour des interventions non programmées, à la demande. Dans ce cas, les abonnés nous appellent directement sur notre téléphone de service. Cela peut aussi être un opérateur de téléassistance qui nous contacte lorsque nous sommes désignés comme premier numéro à appeler la nuit. Nous avons environ 20 à 25 abonnés par mois. Ce sont autant de personnes qui peuvent nous appeler pour des interventions non prévues.

Autonomie et sens des priorités : des qualités indispensables la nuit

Cela implique donc d’être autonome et de savoir gérer les priorités. Quand on reçoit un appel pour une intervention non programmée, on peut être est amenée à réorganiser notre tournée selon le motif de l’appel. Une personne à terre après une chute et qu’il faut relever ne peut pas attendre. Par contre, un passage programmé pour un changement de protection peut être décalé. On ne traite pas non plus les appels de la même façon si on sait que la personne a fait une chute la veille. Nous pouvons aussi assurer des retours d’hospitalisation en pleine nuit. C’est rare, c’est parfois plus ou moins programmé, mais ça arrive aussi !

Ce que j’aime la nuit, c’est la diversité des publics et des interventions

Les personnes que nous accompagnons sont âgées de 20 à 100 ans ! Nous pouvons autant aider des personnes qui vivent seules, que des personnes qui vivent en couple, parfois avec des enfants, des gens qui travaillent … Nous intervenons même dans des foyers logements.

Les situations dans lesquelles nous intervenons sont aussi variées. Nous pouvons accompagner des personnes sur la durée. Je pense à un usager pour lequel cela doit faire pas loin de 15 ans. Et on a aussi des personnes qu’on accompagne le temps d’un week-end.

Un service de nuit unique en Maine-et-Loire

La Garde Itinérante de Nuit est le seul service de ce type en Maine-et-Loire. Nos interventions sont très utiles. Elles permettent aux personnes de conserver leurs habitudes ; d’avoir une vie sociale, familiale, professionnelle. C’est le cas pour les couchers dits « tarifs ». Je me souviens d’un homme d’une soixantaine d’années qui avait eu l’habitude pendant des années de se coucher à 1h00 du matin ! Cela peut aussi être plus ponctuel. J’ai déjà par exemple accompagné quelqu’un pour lui permettre d’assister à un concert. Il peut aussi y avoir des levers tôt le matin ; par exemple pour des étudiants qui passent des partiels à la fac, des personnes qui doivent se rendre à l’hôpital…

Nous pouvons aussi intervenir en cas de chutes, pour aider la personne à se relever. Mais aussi en prévention avant que la chute ne se produise. C’est le cas pour des personnes qui habituellement font leurs transferts seules mais qui appellent parce que ce jour-là elles ne le sentent pas.

La garde itinérante de nuit : un relai pour les aidants

Nous sommes aussi un soutien pour les aidants : notamment les personnes âgées qui ont un enfant en situation de handicap à la maison ou les conjoints qui vivent avec une personne « dépendante ». On peut aussi intervenir à la demande de familles qui partent en vacances et qui ont besoin d’un relai pendant cette période. Nous faisons aussi des passages « de sécurité » pour vérifier que la personne va bien pendant la nuit. Cela peut être à la demande de la personne ou des membres la famille parce que cela les rassure.

L’essentiel de notre métier : c’est le relationnel

La nuit est pour certains un moment d’angoisse. Notre rôle est alors de les apaiser. Je me souviens d’une personne qui avait appelé en disant que sa lampe ne fonctionnait pas. Sur place, je me suis aperçue que c’était elle qui l’avait démontée. En fait elle avait besoin de parler !