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COVID-19 : Elisabeth infirmière en 1ère ligne

Entretien avec Elisabeth CHARRUAULT, infirmière à Viexidom Services qui a été l’une des premières à se mobiliser pour réaliser des tests de dépistage COVID-19 avec notre centre de santé infirmier.


« Je suis infirmière depuis une trentaine d’années. J’ai exercé près de vingt ans au CHU d’Angers, puis au bloc de l’Institut de Cancérologie de l’Ouest Paul Papin.

J’ai ensuite poursuivi ma carrière en tant qu’infirmière à domicile au SSIAD de Viexidom services sur le quartier de la Roseraie à Angers.

Début 2020, j’ai eu l’opportunité d’intégrer l’équipe du SAMSAH de l’association en tant qu’infirmière de liaison, un poste plus « administratif ».

A l’annonce du confinement le 16 mars, je me suis portée volontaire sans hésiter pour apporter du renfort auprès de l’équipe soignante sur le terrain. Ce que j’aime dans mon travail d’infirmière, c’est le côté relationnel et humain. Mon métier, c’est d’aider et d’être utile. Je trouvais donc dommage de rester à la maison en télétravail. »

« Une remarquable cohésion s’est mise en place »

« Le Covid a pas mal parasité les soins. C’était le sujet de conversation permanent. Les usagers étaient très tendus, inquiets. Il a aussi fallu parfois initier certaines personnes âgées aux gestes barrières.

Au niveau des collègues, une remarquable cohésion s’est mise en place. Cette solidarité caractérise les équipes soignantes dans les moments difficiles. Ce que j’ai pu remarquer, c’est la capacité d’adaptation rapide des soignants pour faire face à cette crise sanitaire brutale.

Tout le monde y a mis du sien : tant la direction que les coordinateurs, les équipes soignantes et également les auxiliaires de vie. Les responsables de Viexidom nous ont encadrés et préparés au mieux psychologiquement.

Le 19 mars 2020, le plan Coville 49 a été mis en place sur le département. Il s’agissait d’assurer le dépistage de personnes potentiellement infectées par le COVID-19, dans des sites dédiés. L’objectif était de limiter la propagation du virus et d’éviter la saturation du Centre 15 et du SAMU.

A cette période, notre responsable de parcours de soin a proposé à l’ensemble des infirmiers de participer à ce dispositif. La plupart d’entre nous n’avaient jamais réalisé de tests pcr avant. Nous avons donc suivi une formation. Ensuite, nous avons assuré des permanences dans les 3 centres de consultation Coville 49 à Angers. »

« Un vrai équipement de cosmonaute ! »

Infirmière en tenue pour réaliser un test pcr covid


« Pour réaliser ces tests, nous portions un équipement de la tête aux pieds. Il fallait éviter d’être nous-mêmes contaminés.

En effet, après avoir retiré nos vêtements personnels, nous enfilions d’abord une blouse, puis une surblouse en papier et enfin un tablier en plastique. Ensuite nous mettions une charlotte, des surchaussures, une paire de lunettes de protection, un masque FFP2 et des gants à usage unique. Un vrai équipement de cosmonaute ! Je ne vous dis pas comment, il fait vite chaud là-dessous !

Après chaque test, nous devions désinfecter l’ensemble du box et attendre quelques minutes avant d’accueillir le patient suivant. »

« J’étais ravie d’avoir participé à cette action collective de lutte contre l’épidémie »

« A cette période, je n’ai pas vraiment eu peur. Je craignais seulement de peut-être contaminer ma famille et mes proches.

Ce qui a été compliqué pour moi, ça a été de gérer les enfants, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Mais dans l’ensemble tout le monde a été très courageux et formidable. Les hommes sont peut-être un peu plus douillets que les femmes, mais ça c’est pareil pour le reste…LOL

A la fin de notre demi-journée au centre, je repartais exténuée par le stress, le turn-over des personnes testées et les marques sur le visage des masques FFP2 et de la visière. Mais surtout, j’étais ravie d’avoir participé à cette action collective de lutte contre l’épidémie et d’avoir répondu présente. »

Elisabeth, infirmière